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Manuel de sauvetage pour Compagnon...
Nous entendons souvent affirmer en Loge que le grade de Compagnon est le plus ingrat des 3 grades du « bleu ». C’est méconnaître le sens de l’évolution initiatique que d’affirmer une telle vilenie. Il est évident que ce grade a évolué au fil des siècles. À une époque où la Franc-maçonnerie comptait uniquement deux grades, il était en effet l’aboutissement de l’échelle, mais surtout le début du travail spéculatif sérieux. Un Maître unique était propriétaire de la Loge, il y restait jusqu’à son départ pour l’Orient éternel. Il fallait bien donner un sens à sa pratique et le grade était un statut social qui permettait le voyage. C’est ainsi que le Maçon progressait.
De nos jours, de nombreux pratiquants s’imaginent évoluer en gravissant quatre à quatre les degrés de notre Art, avec le secret espoir d’arriver au 33e (ultime échelon du Rite Écossais Ancien et Accepté) le plus vite possible, pour enfin y découvrir le Graal et surtout bénéficier d’une reconnaissance universelle de la communauté maçonnique. À ceux-là, nous rappelons qu’ils peuvent tout simplement trouver tous les rituels sur Internet, puis s’offrir un tablier de 33e… et dans la foulée celui de Grand Maître.
Malheureusement, cela n’apportera pas grand-chose à l’évolution personnelle du pratiquant. Ça reviendrait en quelque sorte à faire le pèlerinage de Compostelle en partant de la Grand-Place de Bruxelles à midi en hélicoptère, pour se faire déposer à Cap Finisterre en Espagne à dix-neuf heures, soit 1 859 km plus loin. Certains nous objecteront qu’ils ont entendu parler de chefs d’État étrangers initiés le matin et, par magie, devenus 33e degré l’après-midi avant d’occuper les fonctions de
Grand Maître pour une durée illimitée, ils auront raison. Chaque troupeau possédant ses brebis égarées, nous laisserons de côté ces petits arrangements politiques qui n’ont rien à voir avec la Franc-maçonnerie authentique et qui nuisent malheureusement à son image.
Il convient donc de se nourrir, de voyager, de se frotter aux autres pour comprendre ce degré. Pour ceux qui suivent cette collection de « Manuel…1 », souvenez-vous que celui d’Apprenti se termine par ces mots : « Savez-vous pourquoi votre bavette était relevée au premier degré ? Car elle ressemble à un triangle et ce triangle symbolise la spiritualité. Si elle était relevée, c’était pour précisément la mettre en relation avec la verticalité de votre grade. Rien de ce que nous faisons en Loge n’est le produit du hasard. Alors la question suivante est : « Pourquoi le triangle de l’Apprenti va-t-il entrer dans le carré ? » Cette question mérite en effet une sérieuse réflexion, car là encore, le sens est profond. Vous n’avez pas trouvé la réponse ?
Allez, on vous dit tout. Si le triangle est le Symbole de l’esprit, le carré quant à lui est le Symbole de la matière. Ainsi, au deuxième degré, par les voyages, l’esprit de la bavette va descendre dans la matière du tablier et vous allez enfin rencontrer les autres. Vous allez les nourrir de ce que vous êtes devenus. Ils vont vous alimenter de ce qu’ils sont eux aussi devenus. Vous allez vous enrichir mutuellement et grandir ensemble dans une chaîne de fraternité. »
Tout est dit, car le programme dont nous parlons est uniquement là. Nous allons maintenant définir la matière et l’esprit maçonniques du deuxième degré. Cette matière n’est évidemment pas totalement brute, puisqu’elle bénéficie de la spiritualité de votre travail depuis le jour de votre Initiation. Ce travail va essentiellement reprendre et les éléments de votre cérémonie d’Augmentation de Salaire et décomposer son sens profond afin de vous préparer à l’étape suivante, la Maîtrise. Quoi de plus triste que de rencontrer des Maîtres qui sont passés à côté du chemin maçonnique des deux premiers degrés ? Croyez-moi, il est possible d’instruire un Apprenti ou un Compagnon, mais essayez de dégrossir un Maître qu’on a exalté (ou élevé) à la hâte, c’est une mission quasi impossible. Lorsque l’orgueil des grades remplace la curiosité et le désir de travail, la Loge hérite alors d’un problème triple. Tout d’abord, elle intègre dans ses maillons un Maître inculte. Ce dernier interviendra dans la Loge avec des propos profanes empreints de dualisme et totalement dépourvus de connaissances maçonniques. Cela va créer du parasitage dans le rayonnement initiatique auprès des jeunes initiés.
Et enfin, ce Maître sans instruction ne pourra jamais transmettre autre chose que son ignorance et l’exemplarité de son acédie. La Loge vient non seulement de perdre l’occasion de s’enrichir d’un « vrai » Maître, mais elle vient aussi de s’alourdir d’un diffuseur de divisions séparatrices. En somme, il ne saura pas rassembler ce qui est épars. Il deviendra un Maître « diabolo3 », mais certainement pas « sumbolon4 ». Ce qu’il faut bien comprendre du chemin maçonnique, ce n’est pas seulement ce qu’on y fait à chaque étape, c’est surtout comment ces étapes s’emboîtent les unes dans les autres pour donner finalement une logique harmonieuse entre le symbolisme du premier degré, le matérialisme du second et la fusion des deux au troisième degré. Si le premier degré sert à la verticalisation spirituelle, liée au nombre 3 et à l’esprit, le deuxième degré sert à la maîtrise de la matière, c’est-à-dire le solide, le visible, le nombre 4, le savoir. Pour résumer, imaginez un rectangle tel le pavé mosaïque, le premier degré représente la longueur de notre figure, le deuxième degré représente la largeur de notre figure géométrique. Nous obtenons ainsi une figure plane, en 2D. Puis le troisième degré sera l’élévation en hauteur pour aboutir au volume qui nous permet de changer de plan. Mais comment changer de plan, si l’union du spirituel et du matériel ne s’est pas réalisée correctement par des fondations solides ?
Il faut rappeler que la Franc-maçonnerie n’est rien d’autre que la mise en pratique à l’échelle microcosmique de la géométrie sacrée. En levant les yeux au ciel, nous observons une parcelle de l’étendue du potentiel de cet univers dont il est question. Toutes les lois qui régissent cet ensemble sont sacrées par leur principe créateur, destructeur et régénérateur perpétuel. Il ne s’agit nullement d’une croyance religieuse, mais bien d’une observation lucide de ce qui nous entoure. Nous ne vous parlerons jamais d’une vie après la vie, d’un hypothétique Être créateur, ou encore de lois sociales auxquelles vous devriez vous soumettre. La raison est simple, si nous devons comprendre ce que signifie : « Travailler à rassembler ce qui est épars », nous voulons nous appuyer sur des faits indiscutables. Vous annoncer l’existence d’un Être supérieur est impossible à démontrer. Vous demander de respecter des lois sociales, ce serait totalement arbitraire et fortement discutable. Non, croyez-nous, nos propos ne concernent que la science du vivant et de l’existant. Il nous semble d’ailleurs que la Franc-maçonnerie devrait se cantonner exclusivement à cela. Ce serait le moyen de travailler tous ensemble sans querelles de chapelles sur la couleur de la barbe du Grand Architecte de l’Univers (GADLU) ou du Livre sur lequel on prête serment.
Vous devez commencer à entrevoir le programme qui nous attend. Il ne sera certes pas question de religion mais bien de spiritualité. Pour être bien d’accord sur les moyens que nous allons employer, nous vous proposons d’ores et déjà de définir notre conception entre les deux concepts. La religion repose sur un dogme, donc une vérité révélée à laquelle chacun peut adhérer avec une foi, si possible indéfectible. La spiritualité, tel que nous l’entendons se définit comme une création sacrée, car résultant des lois de l’univers qui ne sont pas toujours perceptibles par nos 5 sens. Il nous reste à conclure cet avant-propos avec la notion du sacré.
Il s’agit, selon notre compréhension actuelle (car elle évolue tous les jours), de la somme des lois physiques en action de notre univers. Parmi celles-ci, on peut citer la lumière, la gravité, la suite de Fibonacci et ses manifestations dans les créations de nos 3 règnes, nous entendons par ce propos, toutes ces lois, mises bout à bout, qui font fonctionner dans son principe de construction et de destruction notre univers depuis sa supposée création. Nous pouvons alors commencer à entrevoir ce que signifie : « Ordo ab Chao » inscrit à l’entrée de certaines Loges. Nous aurons l’occasion d’en reparler plus tard.
Lisez la suite et terminez votre instruction : Suite dans le manuel
Table des matières
AVANT-PROPOS............................................................................. 7
À PROPOS DE LA MÉTHODE.........................................................11
PARLONS DE L’ESSENCE DE NOTRE TRAVAIL DE COMPAGNON...13
COMMENT ORGANISER VOTRE TRAVAIL ?..................................17
SOMMAIRE DU PROGRAMME DES CHAPITRES EXPLORANT
LES NOUVEAUX SYMBOLES PROPOSÉS AU COMPAGNON..........20
CHAPITRE 1 - LE TAPIS DE LOGE...................................................21
CHAPITRE 2 - LES VOYAGES...........................................................25
1er Voyage : Les 5 sens......................................................................25
2e Voyage : Les Ordres d’Architecture..............................................33
3e Voyage : Les Arts Libéraux ...........................................................41
4e Voyage : Les Grands Initiés ou les bienfaiteurs de l’Humanité....48
5e Voyage : Gloire au Travail ............................................................50
CHAPITRE 3 - LE NOMBRE 5..........................................................53
CHAPITRE 4 - L’ÉTOILE FLAMBOYANTE.........................................56
CHAPITRE 5 - LA LETTRE G ...........................................................60
CHAPITRE 6 - LA PIERRE CUBIQUE,
LA PIERRE CUBIQUE À POINTE.....................................................77
CHAPITRE 7 – SCHIBBOLETH.........................................................86
CHAPITRE 8 – LES NOMS DES DEUX COLONNES..........................94
Boaz (B∴)..........................................................................................94
Jakin, (colonne J∴) / Jakhin, Jachin, Iakin.........................................95
CHAPITRE 9 – LA MARCHE DU COMPAGNON..............................97
CHAPITRE 10 - À L’ORDRE DE COMPAGNON................................99
CHAPITRE 11 – LES COMPAGNONNAGES OPÉRATIFS................100
QUESTIONS/RÉPONSES RELATIVES AU GRADE DE COMPAGNON..107
Comparatif selon les rites des questions posées
avant la cérémonie :.......................................................................107
QUESTIONS DE TRAVAIL PRATIQUE...........................................116
Comment préparer vos planches ?................................................116
Comment présenter vos planches ?..............................................120
Comment et quand prendre la parole en Loge ?...........................124
Comment préparer le grade suivant ?...........................................126
CONCLUSION..............................................................................128
ABRÉVIATIONS MAÇONNIQUES.................................................131
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